Il est parfois étonnant de voir comment des individus ayant traversé des épreuves extrêmement difficiles peuvent continuer à se tenir debout, à sourire et à jouir de la vie. Ces personnes, qui nous semblent souvent extraordinaires, disent souvent que la clé réside dans la force mentale. Si vous avez déjà rencontré quelqu’un qui a surmonté un traumatisme et qui a repris sa vie avec vigueur, vous avez rencontré ce que les psychologues appellent un « résilient ». Ariane Calvo, psychologue et auteure de « Trouver son élan vital – 10 clés pour rebondir après une épreuve », détaille ce qu’implique le concept de résilience.
Se reconstruire après un traumatisme
A l’origine, le terme « résilience » provient des sciences physiques et désigne « la capacité d’un matériau à retrouver sa forme originelle après avoir subi un choc », nous rappelle Ariane Calvo. Ce concept a été adapté par la psychologie pour décrire la capacité de certains individus à continuer leur vie après un évènement traumatisant. « Cependant, ce que l’on observe, c’est que le chemin emprunté après le traumatisme n’est pas exactement le même qu’avant. Les résilients cherchent à croître et à vivre encore plus pleinement. La vie s’appréhende différemment, comme si l’on prenait plus conscience de ce qui nous entoure », explique-t-elle.
Le trauma à l’origine de la résilience peut être de nature variée, explique la psychologue. « Un traumatisme simple peut être un événement unique et choquant : la perte soudaine d’un proche, un accident, un divorce inattendu, un viol… Un traumatisme complexe évolue progressivement, comme une maladie qui vous maintient hospitalisé pendant des mois. Les deux types de traumas peuvent laisser des marques similaires sur le système neurologique. »
L’impulsion de vie
On pourrait croire que suite à de tels événements, les victimes se replieraient sur elles-mêmes ou vivraient dans la peur constante de revivre de telles épreuves. Pourtant, chez les résilients, c’est l’élan vital qui prédomine. « L’élan vital est une force intrinsèque qui nous pousse vers l’avant, présente chez tout un chacun. C’est cette force qui permet au bébé de naître, de sortir de l’utérus, et qui nous aide à apprendre et à évoluer naturellement. Dans le processus de résilience, cette force est de nouveau sollicitée pour atteindre la réalisation de soi », précise-t-elle.
Très souvent, le corps est l’outil principal de cette réalisation, car il symbolise nos limites tout en étant le vecteur du dépassement de soi, note-t-elle.
Le déni du réel
Pour atteindre cette réalisation, il est nécessaire de s’appuyer sur une forme de « déni conscient de la réalité », souligne Ariane Calvo. On observe par exemple des individus gravement malades, incapables de se déplacer, qui, quelques mois ou années plus tard, accomplissent des exploits sportifs. Ce sont des personnes qui ont nourri le désir de marcher à nouveau, de courir, malgré les pronostics défavorables.
« Ces individus choisissent de mettre de côté certaines difficultés pour mieux les surmonter. Les résilients refusent de se laisser définir par la maladie et parviennent à réaliser leurs désirs », ajoute la psychologue. La peur ne disparaît pas, ni les obstacles, mais ils ne paralysent plus. « La résilience permet de se projeter vers un avenir meilleur, si séduisant qu’il mobilise les capacités physiques nécessaires pour l’atteindre », explique-t-elle. Ainsi, alors que le corps peut souvent subir les effets négatifs des troubles psychologiques (ce que l’on appelle la somatisation), la force mentale peut également revitaliser le corps.
La résilience chez les femmes
Chez les femmes, la résilience prend une dimension particulière : « nous avons été éduquées à prendre soin des autres avant de penser à nous. Prendre conscience de notre propre bien-être en tant que femme est souvent perçu comme de l’égoïsme. Ce que je remarque chez les patientes en processus de résilience, c’est une capacité accrue à se concentrer sur elles-mêmes comme jamais auparavant. Elles réalisent que les autres sont responsables de leur propre vie, et que ce fardeau ne repose pas sur leurs épaules. »
Les femmes résilientes parviennent ainsi à « discerner l’essentiel du superflu, le bénéfique du toxique », illustre Ariane Calvo. Leurs aspirations les plus profondes deviennent une priorité, car elles prennent conscience qu’elles auraient pu ne jamais avoir l’opportunité de les réaliser, et les détails quotidiens perdent de leur importance.
Articles similaires
- Émotions dévoilées: Maîtrisez la joie, la colère et la tristesse pour une vie épanouie!
- Vampires psychiques: Reconnaître ceux qui drainent votre énergie!
- Moins assis après 60 ans: Découvrez comment cela booste vraiment votre qualité de vie!
- Déprime révélatrice: Découvrez les surprenants bienfaits de la tristesse!
- Intuition en thérapie: découvrez comment elle transforme la guérison!