Être heureux est souvent perçu comme une obligation, occultant le fait que la tristesse joue un rôle crucial dans notre équilibre émotionnel. Susan Cain, dans son ouvrage Le Bonheur d’être triste. La force des mélancoliques dans un monde où le chagrin est interdit (éd. Leduc), met en lumière l’importance de cette émotion. « Tout comme les saisons ou le cycle jour-nuit, la tristesse fait intrinsèquement partie de notre spectre émotionnel », souligne la psychothérapeute Ondine Khayat.
Pourquoi donc la tristesse est-elle si souvent réprimée avec des maximes telles que « Ne sois pas triste », « Les garçons ne pleurent pas », ou « Souris malgré tout » ?
La mélancolie, une muse pour la créativité
« La mélancolie, cet état nébuleux propice à la contemplation et à l’imagination, est une source familière pour les artistes en quête d’inspiration », explique Ondine Khayat. Ce « spleen » offre un entre-deux de souffrance et d’inspiration, ouvrant un champ créatif en nous. L’expression artistique peut alors servir d’exutoire à nos émotions les plus profondes. En proie à une humeur sombre? Il suffit de saisir un carnet et de commencer à écrire. Selon Susan Cain, « nos poètes et philosophes nous enseignent depuis des siècles que notre fragilité est le fondement de notre croissance personnelle. »
Comment faire face à sa tristesse ?
La tristesse n’est certes pas confortable à ressentir. « Cependant, en l’apprivoisant, elle révèle des forces insoupçonnées en nous : courage, autonomie, et la capacité à nous confronter à nous-mêmes », continue Ondine Khayat. Lorsque la tristesse nous submerge, au lieu de tenter de l’ignorer ou de nous distraire, il est plus sage de « continuer à vivre avec elle, de la traverser sans la refouler, en prenant conscience de notre capacité à la surmonter. »
Par exemple, si la mélancolie vous envahit alors que vous devez prendre le train, laissez-vous envelopper par ce sentiment. Restez attentif à vos sensations et perceptions, observez comment votre vision du monde change sous l’effet de la tristesse. Quelles nouvelles choses percevez-vous ? Vous pouvez aussi personnaliser votre tristesse en lui attribuant un surnom, une couleur selon son intensité, une texture selon votre ressenti. Ce dialogue intérieur vous permet de comprendre ses raisons et de ne pas être submergé par elle.
Accepter sa tristesse, c’est reconnaître sa vulnérabilité
« Les larmes montent aux yeux ? Prenez-vous dans vos bras ou posez simplement vos mains sur votre cœur », conseille Sandrine Jourdren, coach en développement personnel. Loin d’être un signe d’égoïsme, se montrer de la compassion à soi-même apporte réconfort et sécurité (« Je suis là, tout ira bien »).
Observer et prendre du recul peut également nous aider à éviter de ruminer ou de nous autocritiquer (« Je suis nul(le) », etc.). Pour Sandrine Jourdren, « la tristesse est une réaction naturelle à une perturbation (deuil, séparation, changement de vie) ou à des besoins non satisfaits. » L’autocompassion nous permet de nous donner amour, tendresse et attention dans ces moments difficiles. Si vous ressentez de la tristesse, demandez-vous ce dont vous avez besoin pour vous sentir mieux et écoutez-vous !
Accepter et connecter avec les autres
Voir quelqu’un pleurer ne nous laisse pas indifférent. Selon Susan Cain, c’est la tristesse qui « peut rapprocher les âmes. » Accepter sa tristesse, c’est accepter sa part d’humanité et de vulnérabilité. Cela signifie aussi cesser de lutter « contre » (une maladie, une perte d’emploi, une situation…) et embrasser l’idée de l’impermanence. Rien n’est éternel…
Nos expertes :
Ondine Khayat, psychothérapeute, auteure de Faites l’expérience de vous-même, (éd. First)
Sandrine Tolegano Jourdren, instructrice de méditation de pleine conscience et d’autocompassion, coauteure de Cheminez vers votre sagesse intérieure, éd. Eyrolles
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